Dissertation : littérature engagée
Salut :On parle beaucoup de la <<littérature engagée>> dans laquelle l’écrivain œuvre pour expliquer et ensuite améliorer la condition humaine.
Pensez-vous que ce soit l’unique vocation de la littérature ?
Les écrivains ne partagent pas les mêmes points de vues lorsqu’il est question de parler des objectifs de la littérature. Si d’aucuns pensent que la littérature à pour but de dénoncer les travers sociaux, d’autres par contre estiment qu’elle doit viser l’évasion. C’est dans ce contexte qu’une opinion atteste que l’engagement doit être le seul mission de la littérature. Sur ce, peut-on affirmer que la littérature ne vise que l’engagement ? N’a-t-elle pas plutôt d’autres objectifs ? La réponse à ces interrogations fera l’objet de notre analyse dans les prochaines pages.
L’engagement littéraire désigne dans un cadre général, une prise de conscience de son existence dans la société, de telle sorte qu’on renonce à être un simple spectateur des problèmes de la vie. C’est donc le fait qu’un écrivain prend position dans ses œuvres pour dénoncer, critiquer et montrer les maux qui minent la société.
Effectivement, l’engagement littéraire est l’unique vocation de la littérature.
D’abord, la littérature est une arme, une force que l’écrivain doit s’en servir pour améliorer les conditions humaines, en dénonçant tout ce qui ne marche pas dans la société. En effet, l’ écrivain est un homme qui vit au milieu d’autres hommes confrontés à un certain nombre de problèmes, les aider à trouver des solutions, doit être sa préoccupation. C’est pour dire que l’écrivain doit mettre son art au service d’une cause sociale pour défendre, aider tout ceux qui sont défavorisés. Il doit donc contribuer au développement de la société. C’est dans ce contexte qu’Aimé Césaire affirme :<<Ma bouche est la bouche des malheureux qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir> Cahier d’un retour au pays natal, éd. Présence Africaine,1956
Ensuite, la littérature doit illuminer les coins obscur de la vie, de la réalité. L’écrivain engagée n’est pas un homme comme les hommes. C’est en quelques sorte un visionnaire, un homme qui voit ce que les autres ne voient pas, ainsi il ne doit pas parler pour ne rien dire, un écrivain engagée doit prendre position dans son écriture, puisqu’il sait que dévoiler c’est changer et qu’on ne peut dévoiler qu’en projetant de changer. D’où la nécessité pour lui d’éclairer les zones d’ombre de la société en dévoilant dans ses écrits, tout ce qui est considérés comme négatives. Comme illustration, on peut citer l’ouvrage d’Henri Lopes intitulé Le Pleurer-Rire, ouvrage dans lequel l’auteur éclair les abus des régimes dictatoriaux qui ont émaillé l’histoire de l’Afrique indépendante, à travers le personnage de BWAKAMABE NA SAKKADE, qui maintient son peuple dans la misère, alors qu’il jette les billets de banque dans l’eau et sur la foule.
Enfin, l’engagement littéraire est indéniablement le but principal de la littérature, puisqu’il permet aux hommes de quitter leur cachot du désespoir et de voir plus clair dans la vie. Ainsi, l’écrivain engagée ne pose pas un acte gratuit quand il propose une œuvre. Il y a toujours une leçon de conduite, de morale qui témoigne son appartement à la société. Par exemple, Henri Lopes dans Le Pleurer-Rire, vise la morale lorsqu’il met à nu l’infidélité des personnages comme Soukali et Ma Mireille.
Néanmoins, la littérature est trop vaste pour ne viser que l’engagement, elle vise également le divertissement ou l’évasion.
Premièrement, la littérature est avant tout un art, comme telle, elle doit viser le beau, l’esthétique. En effet, les hommes sont des êtres malheureux qui font face à de nombreuses crises sociales, pour les réconforter, l’écrivain doit faire preuve de beaucoup d’attention, en écrivant ce qui est agréable à entendre et à avoir. C’est une manière de dire que l’écrivain doit consoler les hommes en racontant les belles choses qui peuvent les faire oublier leur peine. Par exemple, dans Le Pleurer-Rire , Henri Lopes emmène le lecteur dans une république inconnu dont la capitale ‘’Moudié’’ est le théâtre des faits insolites comme la révocation du ministre des affaires coutumières qui n’a pu attaché la pluie.
Deuxièmement, le monde est misérable et voué à l’échec, les maux ne finissent jamais, au lieu de s’engager dans une histoire qu’on ne peut pas changer, il serait mieux pour l’écrivain de se détourner de la réalité sociale, en visant dans ses œuvres l’amusement ou l’évasion. C’est en ce sens que Robert Escarpit affirme : « Toute lecture est d’abord une évasion. Mais il y a mille façons de s’évader et l’essentiel est de savoir de quoi et vers quoi on s’évade. » In Sociologie de la littérature
Troisièmement, l’écrivain est aussi un homme, qui a ses problèmes ,ses soucis, il ne doit donc pas s’en servir de la littérature pour chercher d’autres problèmes, en s’engageant dans les affaires qui ne le concerne pas, mais il doit plutôt écrire pour donner une importance à sa vie. Il doit donc se faire plaisir, en racontant des choses extraordinaires qui vont le rendre heureux. C’est dans cette direction qu’Henri Troyat affirme le magazine »Lire » de septembre 1979 : << je suis écrivain et plus je m’engagerai, plus je m’éloignerai de ma vraie nature.>>
L’engagement littéraire est certes une fonction essentielle de la littérature, mais cela n’empêche pas la littérature de viser d’autres but tel que l’évasion.
En somme, au terme de l’analyse portant sur les vocation de la littérature, il sied de retenir que la littérature à double fonction : elle est un bon moyen de défendre une cause sociale et elle sert également de divertissement. Disons de notre part, que la vie n’est pas un jeu qui doit être accompagné du rire, elle doit au contraire être traité avec plus du sérieux et du critique.
Dissertation : la révolte
La conscience de l’homme fait de lui un sujet pensant, ayant une connaissance certaine sur ses droits et devoirs, ainsi que sur ses valeurs. Lorsque ce dernier se retrouve face à une situation inacceptable ou de déséquilibre qui n’implique pas le respect de ses valeurs, il naît dans son cœur, un rancœur qui lui pousse à la revendication : c’est la révolte. Celle-ci délivre l’opprimé lorsqu’elle triomphe, le contraire peut emmener le révolté au péril. Ainsi, dans quelle mesure la révolte libère l’opprimé ? Et comment peut-elle devenir dangereuse pour celui-ci ? Ces deux interrogations fera l’objet de notre travail dans les prochaines lignes.
La révolte peut se définir comme l’attitude de quelqu’un qui refuse d’obéir, de se soumettre à une autorité, à une contrainte ou l’action menée par un groupe de personnes qui s’opposent ouvertement à l’autorité établie et tentent de la renverser.
En effet, la révolte est un facteur d’éveil ,de libération de l’opprimé .
En premier lieu, la révolte naît de l’indignation que l’on ressent face à une situation injuste, une situation qui ne devrait pas avoir lieu. Le révolté devient cette individu qui lutte contre l’injustice , le mal en vu de retrouver sa liberté, sa dignité. La révolte est donc synonyme d’une prise de conscience de son asservissement, qui aboutit à la réfutation de l’intolérable en vu de reconquérir la liberté. Pour preuve , on peut citer les noirs d’Amérique , qui après un grand mouvement de révolte ont par reconquérir leur liberté.
En deuxième lieu, révolter c’est défendre ses droits , c’est dire <<non>> quand ce n’est plus possible, quand ça devient insupportable. Elle manifeste l’existence d’une frontière , d’une limite dans l’exercice de la soumission dont on est victime ou au spectacle de l’oppression dont un autre est victime . Révolter c’est donc affirmer qu’il existe quelque chose dans ce monde qui mérite le respect ,car derrière la révolte se cache un idéal meilleur de l’humanité. Voila pourquoi face à la triste réalité de la colonisation française, René Maran sort de son silence pour condamné, revendiquer la liberté des noirs qui jusque-là étaient assujettis, en critiquant l’agir des collants et ainsi que leur civilisation : << Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d’innocents, Rabindranath Tagore, le poète hindou, un jour, à Tokio, a dit ce que tu étais ! Tu bâtis ton royaume sur des cadavres. Quoi que tu veuilles, quoi que tu fasses, tu te meus dans le mensonge. À ta vue, les larmes de sourdre et la douleur de crier. Tu es la force qui prime le droit. Tu n’es pas un flambeau, mais un incendie. Tout ce à quoi tu louches, tu le consumes…>> Batouala
En troisième lieu, Si l’homme veut être libre, il lui est nécessaire de se révolter. Car, la liberté, c’est le contraire de la soumission aux autres et à l’ordre inacceptable des choses. Se soulever, c’est refuser de se plier à la volonté des autres. C’est se libérer, s’émanciper d’une autorité extérieure, s’affirmer comme indépendant, maître de soi : L’esclave, à l’instant où il rejette l’ordre humiliant de son supérieur, rejette en même temps l’état d’esclave lui-même. Le mouvement de révolte le porte plus loin qu’il n’était dans le simple refus. Il dépasse même la limite qu’il fixait à son adversaire, demandant maintenant à être traité en égal. Ce qui était d’abord une résistance irréductible de l’homme devient l’homme tout entier qui s’identifie à elle et s’y résume. Cette part de lui-même qu’il voulait faire respecter, il la met alors au-dessus du reste et la proclame préférable à tout. Elle devient pour lui le bien suprême. Le mouvement de révolte donne donc la parole à celui n’en a pas. Voila pourquoi<<Un esclave, qui a reçu des ordres toute sa vie, juge soudain inacceptable un nouveau commandement.>> Albert Camus, L’homme révolté
Néanmoins, la révolte bien que libératrice peut s’avérer dangereuse pour l’opprimé .
Primo, la révolte entant qu’un soulèvement contre un pouvoir en place est coûteuse dans la mesure où le révolté s’oppose à celui qui plus puissant que lui. Il risque ainsi un châtiment plus terrible voire la mort de la part de celui-ci. De ce point de vue, il existe bien des situations où la révolte est impossible. C’est le cas des États totalitaires où le pouvoir est fort et où toute tentative de soulèvement est immédiatement réprimée. Dans ces conditions, la révolte est vouée à l’échec. Car, Si le rapport de force est en faveur du pouvoir et non de l’opprimé , la révolte ne sera plus qu’une source d’ennuie que de libération. Comme illustration on peut citer Victor Hugo qui après avoir appris la nouvelle du coup d’État bonapartiste, va retrouver les députés de la gauche pour participer à l’organisation d’uqn comité de résistance. Il va ainsi encourager la résistance qui s’éteint néanmoins après la fusillade sur les Boulevards. Hugo qui se révoltait pour faire appel à un retour de l’ordre, doit alors se cacher pour fuir la mort, il reçoit un faux passeport au nom de l’ouvrier imprimeur Lanvin, puis s’exil .On voit à travers cette illustration le caractère péjoratif de la révolte.
Secundo, la révolte constitue un péril puisqu’elle ne doit pas se retourner contre elle-même , c’est dire que la révolte ne doit pas prendre le visage de la terreur en faisant des anciennes victimes de nouveaux bourreaux. Cela suppose que l’opprimé est un homme désarmé ou moins avantageux ,qui lutte, mais avec une certaine passivité,, ce qui n’empêche pas l’autorité de riposter violemment. Prenons l’exemple de la révolte du Ghetto de Varsovie. Les juifs du Ghetto se savaient promis à la mort puisque, les uns après les autres, ils étaient acheminés vers les camps d’extermination. Ils savaient aussi qu’ils n’avaient aucune chance de survivre en se révoltant : l’armée nazie avait le rapport de force en sa faveur, davantage d’armes et surtout des soldats en bonne santé quant habitants du Ghetto, ils étaient affamés depuis des mois. Pourtant ils choisirent de se révolter et leur révolte était légitime car elle était l’ultime affirmation d’eux-mêmes, de leur liberté et de leur dignité. Ils avaient décidé de mourir debout plutôt que de se laisser passivement conduire à l’abattoir. Leur motivation était l’affirmation de leur liberté, la revendication du droit à l’humanité. Une révolte vouée à l’échec ne trouve donc pas sa légitimité et devient dangereuse .
En définitive, il de convient de souligner que la révolte est libératrice des opprimés quand elle triomphe, le contraire peut exposé l’opprimé à d’innombrables dangers. Disons de notre part que, la révolte est un facteur de libération, d’éveil en ce sens où elle donne une voix à celui qui n’on avait pas et ouvre les yeux de celui qui ne voyait pas bien.